Entretien

avec

Daniel NEUVILLE

 

Artisan boulanger

 

 

neuvillleport.jpg (27850 octets)

 

 

crayon.gif (3484 octets)

 

 

 

1) D’où êtes-vous originaire ?

Je suis originaire de Licques.

2) Où habitez-vous ?

J’habite à Balinghem, et plus précisément rue du Fort.

3) Avez-vous toujours habité la région l’Ardrésis et la région ?

Oui.

4) Quelle est votre profession ?

D’origine, je suis mécanicien auto. En fait, je suis artisan boulanger ici à Balinghem.

 

neuvillle2.jpg (91529 octets)

 

5) Depuis combien de temps êtes-vous installé à Balinghem ?

Depuis 21 ans.

6) Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?

Eh bien, depuis 21 ans.

7) Où avez-vous travaillé auparavant ?

J’ai donc appris la mécanique. J’ai été ambulancier, verrier et j’ai fait quelques petits boulots entre deux.

8) Quelles formations avez-vous suivies ?

Seulement celle de mécanicien voiture. Pour la boulangerie, j’ai appris sur le tas.

9) Avez-vous toujours voulu exercer ce métier ?

Non, j’ai été un peu obligé. On m’a poussé en fait.

10) Est-ce un métier difficile ?

Si on veut. Il faut avoir le courage. Surtout au niveau des horaires. Il faut agir en fonction de la clientèle aussi.

11) Quels sont vos horaires de travail ?

Je travaille à partir de 2 heures du matin. Je me couche vers 22 heures environ.

12) Avez-vous d’autres magasins ?

Non.

 

neuvillle3.jpg (63281 octets)

 

13) Livrez-vous à domicile ? Jusqu’à quelle distance ?

Oui, beaucoup. C’est 80 pour 100 de mes ventes. Je livre jusqu’à six à sept kilomètres à la ronde et jusqu’à midi environ.

14) Travaillez-vous seul ?

Non, j’ai un ouvrier avec moi.

15) Avez-vous ou avez-vous eu des apprentis ?

Oui, j’en ai eu. Mais je n’en reprendrai plus.

16) Quels produits fabriquez-vous ?

Du pain évidemment. Mais aussi de la tarte, des petits pains au chocolat, des croissants, des brioches. Je fais un peu de pâtisserie.

17) Faites-vous des travaux exceptionnels ?

Oui. Je travaille pour les mariages, les baptêmes, les communions.

18) Pensez-vous que votre commerce soit important pour le village ?

Oui, bien sûr, je le pense.

19) Quelles sont, pour vous, les choses importantes pour la vie d’un village ?

Dans un village, il faut de tout. Une boulangerie, un petit café comme lieu de rencontre, une école. Ici, à Balinghem, un boucher, ça serait bien. A Balinghem, nous avons encore de la chance car il y a des villages où il n’y a rien du tout.

20) Pensez-vous que, lorsque vous arrêterez, votre commerce sera repris ?

Ça, on ne peut pas le savoir. Je l’espère mais la vie actuelle avec son système peut faire qu’il n’y ait personne pour reprendre.

21) Pensez-vous que les artisans soient actuellement assez nombreux dans les villages ?

Ici, à Balinghem, par exemple, il manque un boucher ou un petit commerce. Mais c’est déjà bien qu’il y ait une boulangerie qui vend aussi quelques produits et un café. Les artisans commerçants, c’est un peu la vie d’un village pour qu’il ne devienne pas village dortoir.

 

neuvillle4.jpg (92155 octets)

 

22) Pensez-vous que votre travail soit actuellement assez valorisé ?

Oui. Je me sens bien considéré. Un boulanger, c’est important.

23) Pensez-vous que les métiers de la boulangerie aient un avenir ?

A priori, oui. Mais ça dépend de la clientèle. C’est le client qui fait la vie et l’avenir d’un commerce. Il faut que les gens restent habitués à leurs petits commerces.

24) Pensez-vous que la boulangerie française ait une bonne image à l’étranger ?

Oui, bien sûr. Surtout tout ce qui est boulangerie et gourmandises.

25) Pensez-vous que la boulangerie française soit restée exceptionnelle ?

Oui. Il n’y a pas de meilleur pain que le pain français. On nous l’envie de partout.

26) Pensez-vous qu’il y ait suffisamment de boulangers en France ?

Oui, je pense qu’il y en a suffisamment.

27) Et dans la proche région ? Pensez-vous que le marché soit saturé ?

Oui, je pense que c’est juste bien.

28) Que pensez-vous de la formation actuelle des jeunes boulangers ?

C’est à revoir. Les horaires, pour les apprentis, ne sont ni intéressants ni formateurs. Lorsque l’apprenti arrive, disons vers six heures, il ne peut pas apprendre, c’est trop tard. Tout est fini. A six heures du matin, tout est fini pour moi en fabrication pure. Tout ce que je peux lui faire faire, c’est la vaisselle. Ce n’est pas formateur pour lui.

 

neuvillle5.jpg (90577 octets)

 

29) Pensez-vous avoir été bien formé ?

Moi, oui. Sur le tas, c’est sûr, mais c’était suffisant. Au début, je ne savais rien du tout. J’ai tout appris en travaillant.

30) Aimez-vous votre travail ?

Oui.

31) Qu’aimeriez-vous améliorer au niveau de votre travail ?

Avoir beaucoup plus de clients. Travailler plus.

32) Quels sont vos produits de base pour la fabrication ?

De la farine, de l’eau, du sel et de la levure essentiellement.

33) Où vous approvisionnez-vous quant à vos matières premières ?

Je commande chez des négociants. Ma farine vient principalement d’Aire sur la Lys.

34) Conseilleriez-vous ce métier à un jeune ?

Oui. Mais il faut qu’il ait du courage. Il faut qu’il sache s’adapter aux contraintes du métier.

35) Pensez-vous que les métiers comme le vôtre devraient être valorisés ?

Mon métier est surtout valorisé par les produits que le boulanger fabrique. Je pense que le métier de boulanger a toujours été valorisé par le client qui aime ce produit qu’est le pain.

neuvillle7.jpg (84367 octets)

 

 

Quelle est votre musique préférée ?

Surtout les musiques de danse. Les anciennes. La valse, le tango, le rock. Mais pas de techno.

Quelles sont vos lectures préférées ?

Je ne lis pas.

Quels sont vos films préférés ?

Les films d’action.

Quels sont vos plats préférés ?

Tous. Mais surtout s’il y a de la viande. J’adore la viande, toutes les viandes.

Quel est votre meilleur souvenir de voyage ?

Les Iles Canaries.

Quelle serait votre destination rêvée ?

Simplement voyager.

 

 

 

Entretien réalisé le jeudi 3 mars 2005.

 

 

 

Retour au RPI Balinghem/Rodelinghem